Nicolas Baudin

Nicolas Baudin est un naturaliste et un navigateur français né en février 1754 à Saint-Martin-de-Ré, région Poitou-Charentes, qui sera responsable de l’expédition menée aux Terres australes, l’une des plus discutées de toute l’histoire des découvertes maritimes.

Baudin est aussi un anthropologue renommé à son époque, faisant partie de la Société des observateurs de l’homme.

Baudin s’engage dans la marine en 1775 et se rend aux États-Unis, alors en pleine guerre d’indépendance. À son retour, il quitte la marine afin de se consacrer à ses propres activités. Fin commerçant, il entretient des relations avec l’île Maurice ; il met également au point système de transport garantissant la survie des espèces et grâce à lui ramène en 1786 plusieurs spécimens vivants de plantes à l’empereur d’Autriche.

Dix ans plus tard, il entreprend une première expédition soutenue par le Muséum national d’histoire naturelle. Il se rend donc à Trinité, en compagnie de trois autres naturalistes (Stanislas Levillain, René Maugé et Anselme Riedlé) d’où il rapporte plusieurs espèces de fossiles, de plantes et d’animaux, dont plusieurs mollusques et poissons. Suite au succès de ce périple, l’idée d’une nouvelle expédition germe dans l’esprit de Baudin, qui propose au Directoire d’entreprendre un voyage autour du monde. Cependant, faute de moyens financiers, ce voyage se limitera essentiellement aux côtes occidentales et méridionales de l’Australie.

C’est à bord de deux corvettes (le Géographe et le Naturaliste) que Baudin, les trois naturalistes de l’expédition précédente et une série de scientifiques de tous milieux s’embarquent en 1800 dans une expédition maritime qui demeura longtemps critiquée.

Dès le départ, la navigation des deux embarcations n’est pas égale. Le Géographe, commandé par Baudin, arrive en effet beaucoup plus tard que le Naturaliste et subit les conséquences de l’inversion des saisons. Des suites du mauvais temps, dix scientifiques prenant part à l’expédition désertent et débarquent à l’île Maurice. Dès lors, le périple prend une tout autre tournure et perd de sa crédibilité.

En longeant les côtes sud et ouest de l’Australie, les équipages s’arrêtent à Port Jackson (Sydney). De là, Nicolas Baudin repart au pays à la tête du Naturaliste en 1802, avec à bord de nombreux spécimens vivants. Une nouvelle poignée de scientifiques quitte l’expédition, désireux de rentrer au pays. Malgré ce nouveau discrédit porté à l’expédition, Baudin, qui est ambitieux et implacable, poursuit tout de même l’expédition. Il rentrera en 1803 à l’île Maurice, où il meurt, épuisé par son long voyage.

Longtemps décriée, son expédition aura toutefois permis de découvrir plus de 2 500 espèces animales et végétales, doublant ainsi le nombre d’espèces connues. Elle fut également la seule à ce jour menée par un naturaliste.

Si les détracteurs ont mis du temps à reconnaître l’œuvre de Nicolas Baudin, les défenseurs l’ont immédiatement compris. Antoine-Laurent de Jussieu, botaniste, ira même jusqu’à réclamer la proclamation de Baudin comme étant l’un des découvreurs ayant le plus rapporté à l’histoire naturelle. C’est tout dire.