Ile d’Henderson, îles Pitcairn (Royaume-Uni)
L’île d’Henderson est la plus grande des îles Pitcairn, colonie appartenant au Royaume-Uni, qui se situent au sud-ouest de l’océan Pacifique.
Cet atoll surélevé, qui compte 37 kilomètres carrés de surface terrestre, est jusqu’à aujourd’hui inhabité ; la raison étant l’absence d’eau potable. L’île fut inscrite à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1988 pour son écologie quasi intacte, mais aussi pour ses écosystèmes, qui sont à l’image de ce que l’on retrouve dans un environnement d’atoll surélevé type.
Bien qu’on la pensait inhabitée depuis toujours, des découvertes archéologiques récentes permettent de penser que l’île d’Henderson aurait été habitée par une colonie polynésienne de tout au plus quelques douzaines d’individus, et ce, entre les années 1000 et 1500. En effet, des éléments servant à la culture, des restes d’habitations et des outils furent entre autres découverts sur le site. Selon ce que l’on sait toutefois, le premier à atteindre l’île était le marin portugais Pedro Fernandez de Quiros, qui rapporta que cette dernière ne comptait aucun habitant au moment de sa découverte en janvier 1606. Ce n’est cependant qu’en janvier 1819, soit plus de deux cents ans plus tard, que le capitaine James Henderson découvrit officiellement l’île qui portera son nom lors d’une expédition dans les Pitcairn. En mars de la même année, le capitaine Henry King accosta enfin sur l’île et en 1902, l’île d’Henderson, de même que les îles Ducie et Oeno situées non loin, seront annexées à l’Angleterre.
L’île d’Henderson est constituée surtout de calcaire corallien et se dresse fièrement tel un monticule conique au milieu de l’océan. Ses côtes comptent trois plages principales et de nombreuses falaises, à l’exception de la côte nord. Les réserves d’eau potable y sont très minimes, mais les recherches ont permis de trouver quelques rares réserves souterraines. Lorsqu’à marée basse, l’île se retrouve encerclée d’un spectaculaire récif de corail sur lequel il est possible de marcher sur une centaine de mètres à partir de la plage.
La particularité de l’île d’Henderson réside dans le fait que son environnement n’a peu ou pas été modifié par l’homme, permettant ainsi l’étude de l’évolution typiquement insulaire et de la sélection naturelle. Aucune espèce de mammifère n’est native de l’île, mais il s’agit en revanche de l’habitat de plusieurs espèces d’oiseaux et de végétaux endémiques. On retrouve entre autres quatre espèces d’oiseaux dits terrestres et quinze espèces d’oiseaux dits de mer, dont au moins neuf sont endémiques à l’île. Les fonds marins sont pour leurs parts ponctués de crabes, homards, mollusques et crustacés divers et on note que la tortue verte vient parfois mettre bas sur les plages de l’île.
La flore y est quant à elle importante. On recense au total 63 espèces de végétaux natives à l’île, dont 20 espèces de bryophytes (embranchement des végétaux verts sans racines ni vaisseaux, mais généralement pourvus de feuilles) et 30 de lichen. La végétation de l’île d’Henderson est pratiquement unique, puisque l’on ne retrouve plus d’atolls surélevés n’ayant pas été altérés par l’homme. La plupart des atolls surélevés furent en effet exploités pour leurs minéraux alors que les réserves de phosphate de l’île d’Henderson sont demeurées intouchées.
L’île ne compte que très peu de visiteurs, sinon certains habitants locaux venus chercher du bois. Il ne s’agit donc pas d’une région touristique proprement dite, ce qui s’avère un élément des plus importants pour cet exceptionnel site qui peut ainsi évoluer naturellement, au gré du temps.
